Le secteur agroalimentaire au togo: defis et perspectives

L’innovation technologique étant au cœur du développement de tout secteur, est-elle au rendez-vous dans le secteur agroalimentaire au Togo ?

Le Togo est un pays de l’Afrique subsaharienne, situé entre le Ghana à l’ouest et le Bénin à l’est. Sa population est estimée à 7 ,9 millions d’habitants, avec une prédominance de la jeunesse (56,1%). L’agriculture contribue pour plus de 38% au PIB national, en occupant le 70% de la population active.

Le secteur agricole togolais constitue depuis un certain nombre d’années le secteur clé pour le développement socio-économique du pays. Il bénéficie de l’appui du gouvernement mais aussi des partenaires internationaux, tels que la Banque Africaine de Développement (BAD), tandis que le Programme National d’Investissement Agricole et de sécurité Alimentaire (PNIASSA) crée en 2009 reste aujourd’hui le seul cadre de référence pour le gouvernement et les bailleurs de fond en matière d’investissement pour booster le secteur agricole au Togo.

LES MECANISMES D’ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRISES MIS EN PLACE PAR LE GOUVERNEMENT DANS LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE

L’importance accordée au secteur agroalimentaire par le gouvernement de Lomé fait en sorte que ce secteur occupe aujourd’hui la première place dans son Plan Nationale de Développement (PND). Notamment, l’axe 2 du PND prévoit une amélioration de la productivité agricole (cible de +10% par an), afin de réduire considérablement les déficits de la balance commerciale. La réalisation de ces objectifs devrait se faire, en premier lieu, à travers la mise en place d’agropoles, visant à une meilleure organisation des acteurs et des petits producteurs, mis en réseau autour des chaines de valeurs agricoles et accompagnés par plusieurs instruments de facilitation d’accès aux facteurs de production et aux marchés ; deuxième pilier, l’établissement de zones de transformation agroalimentaire (ZTA) dans les bassins de l’Oti et du Haut-Mono s’insère dans le cadre du Projet de transformation agro-alimentaire du Togo (PTA-Togo) ; finalement, des aménagements hydrauliques seront nécessaires à soutenir la production – à savoir, la construction et la réhabilitation d’ouvrages hydro-agricoles et la gestion durable des bassins hydriques transfrontaliers, qui devraient assurer la disponibilité des ressources en eau pour le développement agricole. D’après le gouvernement de Lomé, la promotion de la dimension d’« agrobusiness » pourrait permettre d’attirer des investissements privés, d’accroître les rendements, de professionnaliser les acteurs agricoles et de créer de nouveaux emplois.

En particulier, pour renforcer le secteur agricole, booster son développement au niveau technique et productif et augmenter sa compétitivité, le gouvernement a introduit un ensemble de mécanismes de soutien et d’accompagnement pour les entreprises existantes et les jeunes entrepreneurs souhaitant créer des entreprises dans le secteur agroalimentaire, afin de faire de ce domaine un secteur à fort potentiel économique et pourvoyeur d’emploi.

Entre les initiatives gouvernementales, on pourrait citer le FAIEJ (Fond d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes), une cellule du ministère du développement chargée de soutenir les jeunes entrepreneurs et d’accompagner les start-up, ainsi que l’ANADEB (Agence National d’Appui au Développement à la Base), visant à supporter l’entrepreneuriat rural, ou bien le MIFA (Mécanisme Incitatif de Financement Agricole), fondé sur le partage des risques pour financer le secteur agricole et agroalimentaire, sans oublier la mise en place des agropoles. Tous ces mécanismes se situent dans la ligne droite du Plan National de Développement pour la modernisation du secteur agricole et agroalimentaire.

L’attention apportée par le gouvernement sur le secteur agricole est fondamentale, et la promotion des investissements est tout à fait nécessaire à favoriser la modernisation des systèmes agricoles. L’agriculture traditionnelle, les méthodes archaïques dans la production et dans la transformation ne sont plus d’actualité de nos jours. En clair, il n’y a plus de plus-value, ni de valeur ajoutée, dans le secteur agroalimentaire. Ainsi, pour tirer l’économie vers le haut, le secteur agroalimentaire a besoin d’une innovation et des investissements importants, qui puissent permettre l’utilisation des nouvelles technologies.

IMPACT DE LA TECHNOLOGIE SUR LE PLAN TECHNIQUE – RENFORCEMENT DE CAPACITE

L’utilisation de certaines technologies (telles que des systèmes d’irrigation simples ou d’irrigation goute à goute) a atténué certains problèmes majeurs du secteur agricole togolais. L’acquisition de nouvelles machines de transformation a permis aux entreprises existantes de renforcer leur capacité de production afin d’être compétitif sur le marché, et a favorisé aussi la création de nouvelles entreprises. C’est le cas de l’ANSAT, une structure de l’état qui a récemment connu une augmentation de son rendement, ou bien de la nouvelle société cotonnière du Togo.

En général, l’apparition de nouvelles technologies dans le secteur agroalimentaire du Togo a relancé la modernisation des techniques productives et transformatrices en milieu rural, en accélérant la mécanisation et la mise en place des aménagement hydro-agricoles. Grâce aux nouvelles techniques de production et de transformation, les entreprises se perfectionnent à un rythme exponentiel et mettent sur le marché des produits de qualité et compétitif. Des entreprises comme Minagro, active dans la transformation des céréales en farine enrichie, et Champiso, qui est une entreprise de transformation du champignon en jus, avaient des rendements faibles avec l’utilisation des machines archaïque, aujourd’hui ont vu leur rendement augmenté grâce à l’usage de certaine machine moderne, et ont pu placer dans le marché des produits de bonne qualité.

IMPACT DE LA TECHNOLOGIE SUR LE PLAN COMMUNICATION

La technologie a également joué un rôle important en termes de communication. Elle a eu un impact considérable sur la visibilité des produits agricoles, à la fois au niveau national mais également au niveau international. Elle a permis d’une part la création des plates-formes servant d’échange et de partage d’expérience, et d’autre part la création des vitrines commerciales pour la distribution en ligne de leurs produits. Diantomate, une entreprise de transformation des tomates en purée de tomate, et Choco Togo, qui transforme le cacao en chocolat, ont vu leur visibilité sur le marché améliorée et leur rendement augmenté par l’utilisation de nouvelle technologie de communication.

CONCLUSION

Le secteur agroalimentaire donc est en plein développement au Togo, grâce à l’apparition des nouvelles technologies qui fait de ce secteur un domaine à fort potentiel économique. De plus, il va démontrer une certaine résilience face aux coups de la pandémie : en effet, si le secteur tertiaire va subir une forte baisse en 2020 à cause des impacts multiples de l’émergence Covid-19 dans le pays, la crise économique ne semble pas en mesure d’affecter considérablement la contribution de la production agricole à la croissance (0,9%), représentant autour de 34% du PIB.

Certes, beaucoup reste à faire. Et pourtant, avec le renouvèlement des politiques associé à l’introduction des nouvelles technologies, on peut être confiants dans un développement réel et efficace du secteur agricole et agroalimentaire.

Source : https://www.fondazioneaurora.org/fr/perspectives/publications-fr/le-secteur-agroalimentaire-au-togo-defis-et-perspectives-2/

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